Violette odorante

(Viola odorata)

Famille des Violacées

Drapeauangleterre

Common violet

Drapeauallemand

Duftveilchen

Drapeauespagne

Violeta común

Synonyme : violette de mars, viole de Carême

À ne pas confondre : avec la violette des bois (Viola reichenbachiana) qui n’a pas d’odeur et des feuilles glabres

Cueillette :

  • feuilles, presque toute l’année
  • fleurs, de mars à mai

Les feuilles peuvent être ramassées pendant toute la durée de vie de la plante car elles restent suffisamment tendres. On les récoltera sans leur pétiole, un peu trop dur

Habitat : bois frais, haies, pelouses

Description de la plante :

  • petite plante vivace de 5 à 15 cm, légèrement velue
  • tiges florales minces, acaules
  • feuilles munies d’un long pétiole, suborbiculaires, largement ovales ou réniformes, obtuses au sommet, en cœur à la base, crénelées, vert sombre
  • fleurs caractéristiques, à 5 pétales violet intense ou blancs, dont les 2 latéraux sont rapprochés de l’inférieur, muni d’un éperon à la base, généralement odorantes et stériles. De petites fleurs verdâtres, cachées sous les feuilles se développent tardivement et, sans s’ouvrir, assurent la formation des graines
  • les fruits sont des capsules contenant de nombreuses graines

Particularités de la plante :

  • le nom de genre Viola ne fait que reprendre l’ancien “viole”, datant de la fin du XIe siècle et lui-même emprunté du latin “viola”, qui désignait à la fois la fleur, la couleur et la giroflée
  • la plante forme des colonies plus ou moins étendues
  • les feuilles de violette sont extrêmement riches en provitamine A et en vitamine C. Elles renferment également des sels minéraux et, de même que les fleurs, une importante proportion de mucilage
  • la violette odorante est utilisée en parfumerie. On ne distille toutefois pas les fleurs mais les feuilles. Le produit obtenu possède une note verte, poudrée, légèrement cireuse. La note “fleur de violette”, typique et plus douce est obtenue grâce à des molécules de synthèse

Propriétés médicinales :

  • feuilles et fleurs sont émollientes, expectorantes, diaphorétiques et laxatives
  • les fleurs de violette odorante sont appréciées pour leur activité expectorante (elles soignent les affections broncho-pulmonaires d’intensité faible à modérée, comme la toux, les rhumes et les bronchites), sudorifique (elle favorise la transpiration et fait baisser la fièvre, en cas d’état grippal) et émolliente (elles adoucissent et détendent la peau ; diluée dans un bain, la décoction de violette odorante diminue les douleurs rhumatismales)
  • ses feuilles, qui ont un effet purgatif, sont employées pour lutter contre la constipation et certaines affections digestives ou urinaires (inflammations, ulcères)
  • cette plante agit également contre les gerçures des seins
  • en usage externe, la violette odorante permet de lutter contre la nervosité, le stress et les insomnies

Toxicité :

  • le rhizome de la violette odorante contient d’importantes quantités de violine (présente à dose beaucoup plus faible dans le reste de la plante), proche de l’émétine, substance active de l’ipéca. De ce fait, il se montre émétique en décoction concentrée
  • les feuilles et la racine de violette odorante sont contre-indiquées pendant la grossesse et l’allaitement

Utilisations culinaires :

  • feuilles utilisées autrefois dans le sud des États-Unis pour préparer des soupes épaisses (le mucilage des violettes locales produit un peu l’effet du tapioca)
  • feuilles et fleurs sont utilisées dans des salades
  • fleurs séchées en infusion (voir recette)
  • les fleurs, au parfum si suave, sont utilisées pour parfumer les desserts (gelées, confitures, sorbets, cristallisées au sucre)