Épicéa

(Picea abies)

Famille des Pinacées

Norway spruce

Gemeine Fichte

Pícea común

Synonyme : sapin rouge, pesse

Cueillette :

jeunes pousses, de mars à mai
cambium, de mars à avril
jeunes inflorescences mâles, d’avril à mai
tout jeunes et tendres cônes, de mai à juin
graines, d’août à septembre

Ne ramassez que le feuillage dont le vert clair tranche nettement sur celui des aiguilles plus âgées, trop coriaces pour pouvoir être utilisées autrement qu’en tisane.

Habitat : à l’état naturel, dans les forêts des montagnes, fréquemment planté ailleurs pour son bois

Description de la plante :

arbre au port conique, au tronc bien droit, dont la cime est toujours pointue, même sur les vieux sujets. Sa taille peut dépasser les 50 m. Bien que pouvant vivre de 400 à 700 ans, il atteint rarement cet âge. Mis à part les 2 ou 3 premières années, sa vitesse de croissance est très rapide
l’écorce, finement écailleuse chez les jeunes, puis plus grossière, est brun-rouge
les feuilles sont des aiguilles entourant le rameau, raides, pointues, roulant entre les doigts (section en losange), vert foncé, aromatiques. Jeunes pousses d’un vert clair, tranchant sur le feuillage plus sombre
l’inflorescence femelle, à l’origine du cône, est dressée, le cône lui est pendant. La fructification ne survient que tous les 2 à 8 ans, et seulement à partir de 50 ans
cônes cylindriques se formant à l’extrémité des rameaux, de 10 à 18 cm de long et de 3 à 4 cm de diamètre

Particularités de la plante :

le bois, à odeur de résine, se conserve mal. Il est utilisé en papeterie, caisserie, charpente et menuiserie
la croissance de l’épicéa suit un rythme immuable : chaque année, le bourgeon terminal développe la tige principale, alors qu’à sa base un groupe de 6 bourgeons se développe en branches. On peut compter ces embranchements pour estimer l’âge de l’épicéa, mais aussi pour apprécier la fertilité du milieu : plus ils sont espacés, meilleures sont les conditions de croissance (de quelques cm à près d’un mètre par an)
les “sapins de Noël” commercialisés en France sont en majorité des épicéas. Depuis quelques années, on leur préfère cependant d’autres conifères comme le sapin de Nordmann, dont les aiguilles sont plus douces au toucher, se dessèchent moins vite et persistent plus longtemps sur l’arbre
les pousses sont riches en vitamine C et en huile essentielle contenant du limonène (comme l’essence de citron)
on obtient de la résine de l’épicéa, comme de celles du pin, la térébenthine. On en distille l’essence de térébenthine, utilisée dans l’industrie comme solvant pour peintures, vernis, cires, cirages, … Le résidu solide de distillation, la colophane, sert à faire de la cire, des vernis, des savons, …

Propriétés médicinales :

antiseptique, antibiotique, balsamique, sédatif, anti-inflammatoire, tonique et expectorant
la térébenthine a des propriétés antiseptiques, stimulantes, expectorantes et diaphorétiques
l’essence de térébenthine est antiseptique, vermifuge et rubéfiante

Toxicité :

la térébenthine doit être utilisée à faible dose car elle peut être irritante pour la peau et peut provoquer des lésions intestinales et rénales
ne pas confondre avec l’if qui est toxique (voir photo)

Utilisations culinaires :

jeunes pousses crues additionnées aux salades, en pestos, beurres, moutardes, …
jeunes pousses en desserts (mousses, sorbets, ganaches, tempura, …), enrobées de chocolat, en gelées, liqueurs, sirops, …
cambium en légume cuit ou séché en farine
jeunes inflorescences mâles (chatons), emplies de pollens, crues ou cuites. On peut les confire au sucre, en faire un sirop
jeunes cônes tendres en liqueurs, vinaigres, sirops
les graines, pignons, bien que petits, peuvent être consommés comme les pignons de pins vendus dans le commerce (en pestos, dans des gâteaux, des desserts, grillés à la poêle et servies en accompagnement de salades, légumes cuits)

Recettes :